Soixante ans après la signature des accords d'Évian, la guerre d'Algérie continue d'occuper une place importante dans le débat public et les mémoires, de part et d'autre de la Méditerranée.
Prenant d'abord les termes de "pacification", d'"événements" ou de "maintien de l'ordre en Afrique du Nord", la guerre d'Algérie n'a officiellement pris le nom de guerre que tardivement avec la loi du 18 octobre 1999.
Ce conflit qui s'est déroulé de 1954 à 1962, a mobilisé environ un million sept cent mille soldats, appelés ou de carrière. Approximativement huit cent mille pieds-noirs sont rentrés en métropole et ont été parfois mal accueillis. Entre soixante mille et soixante-dix mille harkis sont morts exposés aux règlements de compte du FLN.
La commémoration s'est d'abord créée par le bas, par les anciens combattants et leurs familles, puis a été reprise par l'État dans les années 2000. Les dates de commémoration diffèrent : le 19 mars 1962, date du cessez-le-feu pour les appelés, le 12 mai 1962 pour les harkis, la semaine insurrectionnelle du 24 janvier au 1er février 1960 pour les partisans de l'Algérie française. La guerre d'Algérie est le seul conflit à trois journées nationales : le 19 mars, reconnu par la loi du 6 décembre 2012 comme la Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie, le 25 septembre, Journée nationale d'hommage aux harkis et le 5 décembre, Journée nationale d'hommage aux morts pour la France.
La guerre d'Algérie est entrée dans les programmes scolaires, en 1971 au collège avec l'histoire des rapatriés, et à partir de 1983 en tant que telle dans les programmes de terminale.
Les mémoires sont donc multiples, voire conflictuelles. Le travail des historiens joue un rôle d'importance dans leur réconciliation. Les jeunes générations y contribuent aussi.
► Retrouvez une sélection de l'actualité éditoriale et historiographique sur la guerre d'Algérie : le temps long de la colonisation, la guerre d'Algérie à travers des parutions et des séries ou podcasts documentaires, les mémoires et l'enseignement du conflit.
► Visionnez la série C'était la guerre d'Algérie de l'historien Benjamin Stora, co-écrit avec Georges-Marc Benamou. En cinq épisodes sur cinq périodes, l'historien s'éloigne de la seule chronologie et présente des épisodes méconnus ou occultés de la guerre d'indépendance, le temps long de la colonisation, les prémices, les occasions de paix ratées et des figures éclipsées...
► Visionnez aussi la série en six épisodes En guerre(s) pour l'Algérie de l'historienne Raphaëlle Branche et du réalisateur Rafael Lewandowski, sur la Médiathèque numérique (après inscription). Cette série documentaire choisit le récit à hauteur d’hommes et de femmes des huit ans de la guerre d’indépendance. S'appuyant sur de nombreuses archives en France et à l’étranger, une cinquantaine de grands témoins (militaires, appelés, Français d’Algérie, civils algériens, harkis, indépendantistes, ex-OAS, porteurs de valise…) livrent leur expérience de la guerre et rendent compte de toute sa complexité.
Écoutez : Fenêtres sur cours de l'APHG (Association des Professeurs d'Histoire et de Géographie) avec l'historien Tramor Quemeneur : la guerre d'Algérie, la guerre d'Algérie 1954-1956, la guerre d'Algérie 1956-1959, la guerre d'Algérie 1959-1962.
lithographie de Gustave Singier © Patrice Godard, Université Paris-Saclay
À l'occasion des journées européennes du patrimoine, la bibliothèque universitaire d'Évry accueille l'exposition « Peintres célèbres des seventies : Despierre, Seuphor, Singier et Ubac » du 15 septembre au 14 octobre 2022.
L’idée de cette exposition est née du don des quatre tapisseries monumentales de la Faculté de Pharmacie de Chatenay-Malabry (Université Paris-Saclay) à l’Université d’Évry, dans le cadre de la création du pôle Biologie-Pharmacie-Chimie sur le plateau de Saclay. Ce don et cette exposition symbolisent la synergie qui s’établit entre ces deux universités aujourd’hui étroitement associées.
C’est ainsi que la restauration et la réinstallation de ces quatre tapisseries d’Aubusson ont conduit naturellement à organiser l’exposition de 20 lithographies de Despierre, Seuphor, Singier et Ubac, quatre plasticiens renommés des années 1970 aux talents polymorphes, souvent liés d’amitié et tous célébrés par l’Académie des Beaux-Arts. Ils ont traversé le XXᵉ siècle en épousant des styles distincts : un naturalisme post-cubique pour Despierre, un usage des lignes singulier pour Seuphor, un langage abstrait pour Singier et Ubac.
► Dans le prolongement de cette exposition, la BU vous propose une sélection d'ouvrages au salon Mots'Art au rez-de-chaussée de la BU. Celle issue des collections d'histoire aborde les tapisseries, objets d'histoire.
Retrouvez aussi la sélection du guide arts qui décline l'art de la tapisserie et de celui des sciences de l'éducation sur la tapisserie dans la littérature jeunesse.
Assistez le jeudi 6 octobre 2022 à une représentation en plein air de "Notre Commune : Histoire méconnue racontée sur un char" de la Compagnie Théâtre-Amer de Mathieu Coblentz et Caroline Panzera avec Mathieu Coblentz et Vincent Lefèvre, sur le parking du bâtiment Facteur Cheval (2 Rue du Facteur Cheval, 91000 Évry-Courcouronnes).
À l’occasion des 150 ans de la Commune de 1871, deux spectres racontent avec force, l’histoire de la dernière révolution française sociale éphémère et majeure qui fut aussi la plus terrible des guerres civiles, mais aussi un moment historique qui a vu naître les principes fondamentaux de notre république actuelle.
Il y a 150 ans, entre le 18 mars et le 28 mai 1871, dans une France défaite par la Prusse, la capitale se soulève pour contester le gouvernement constitué par l’Assemblée de Versailles à peine élue et majoritairement monarchiste. La population parisienne s'autoreprésente dans une démocratie directe, s'approprie les moyens de production et de commerce, instaure l'école laïque, gratuite et obligatoire, la séparation de l'Église et de l'État, la liberté d'association, la suspension des loyers, le droit au travail des femmes. Une guerre civile commence entre deux conceptions de la République. La Commune est brutalement réprimée par les troupes versaillaises de Thiers, lors de la "Semaine sanglante".
► Cette sélection de ressources récentes revient sur les évènements à partir d'archives et documents, dresse le portrait de communardes et communards anonymes ou connus, étudie la Commune d'hier à aujourd'hui, ainsi que ses réappropriations par la bande dessinée.
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Le 22 juin 2022, de 14 h à 17 h 30, se tient, au bâtiment Premiers cycles (salle C3O1) de l'Université d'Évry, la journée d'étude "Dynamiques de la recherche historique sur/dans les formations et les systèmes éducatifs ?" organisée par Florent Le Bot et Alain Michel,
Elle est consacrée aux travaux menés par l’équipe de l’IDHES-Évry, articulant les enjeux de formation aux dynamiques historiques de l’économie, des techniques et de la société.
Sur ces questions interviennent Virginie Fonteneau (EST-Université Paris-Saclay), Florent Le Bot, Cédric Perrin et Alain P. Michel (IDHES-Évry) et Fanny Blet (formatrice académique Versailles, master MEEF HG de l'Université d'Évry-Paris Saclay), avec pour modératrice Natacha Dangouloff (docteure en sciences de l’éducation (FOAP CNAM) et formatrice académique Versailles).
► Consultez la sélection de publications récentes des intervenants sur l'histoire de la formation scientifique et technique et de l'industrie, ainsi que des ressources sur les gestes et postures dans l'enseignement.